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newsletter #6

Le Respect des institutions

abus

Le recours pour abus de pouvoir

En mars 2016, j’ai été admissible au concours externe de professeurs des Écoles Nationales Supérieures d’art, pour un poste intitulé : peinture, performance, installation. (voir descriptif du poste)

 

L’épreuve orale d’admission s’est déroulée à la Villa Arson à Nice devant un jury présidé par Jérôme Dupin, inspecteur de la création artistique, avec Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson, Annie Chèvrefils-Desbiolles, inspectrice à la création, Sylvie Fanchon, artiste et professeure, Nina Childress, artiste et professeure et Vincent Labaume, artiste et professeur. 

 

« N’a pas convaincu le jury. »  Pas plus qu’à Marseille quelques mois auparavant, d’ailleurs. J’ai été très déçue mais bon, on ne veut pas de moi, c’est comme ça.

Je ne mets aucunement en doute la performance à l’oral de Laurent Prexl, qui a été retenu pour ce poste. Il a su convaincre le jury qu’il pourra enseigner « en
atelier la peinture sous forme de cours, séminaires, ateliers, entretiens de groupe ou individuels », comme le texte ministériel le précise, alors qu’il ne peint pas, n’expose quasiment pas et ne témoigne, à ma connaissance, d’absolument aucun intérêt pour ce champ d’expression plastique (commissariats, textes de catalogue, publications ou quoi que ce soit en lien avec la peinture...) J’espère très sincèrement que ce n’est pas diffamatoire. L'artiste n'a pas souhaité répondre à mes questions quant à son intérêt pour la peinture et ne m'a pas permis de citer notre échange de mails...

Compte tenu du nombre réduit de ces postes de fonctionnaire de classe A, vous imaginez bien que la décision du directeur de l'école de chercher un(e) responsable de l'atelier peinture, -tout en étant à la fois spécialisé(e) dans la performance et l'installation- , n'a pas été prise à la va-vite ni sans une réelle réflexion sur les besoins de l'école et une sérieuse consultation de l'équipe pédagogique. A la publication des admissibles, j'avais appelé les services concours du Ministère de la Culture, et on m'avait confirmé que le poste était bien celui de l'atelier peinture ( sous forme de cours, séminaires.... ")

 

Ce qui m’a poussé à écrire à la Ministre de la Culture, et finalement, sans réponse de sa part, à déposer un recours pour abus de pouvoir au tribunal administratif, c’est qu’on m’a dit de me taire.

Ça a sûrement à voir avec le fait que sans l’institution qu’est l’école de la république, voilà ce que, comme enfant, j'apprenais :

« Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. »  1 Timothée 2 - 11/12

« Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. » 1 Corinthiens 14 - 34/35

 

Une conseillère juridique (pour pauvres, pas une avocate payée, hein!) m’a vivement découragée de faire recours : « avec seulement cinq témoins, ils peuvent tous très facilement mentir pour ne pas perdre leur poste... ça ne vaut pas le coup ». Des proches m’ont rappelé que les lanceurs d’alarmes s’en sortaient mal. Et puis des artistes m’ont très clairement avertie des dangers de s’attaquer à Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson. Il a le bras long, il s’est auto nommé alors qu’il était au Ministère de la Culture (voir blog), il a fait engager sa femme, il est franc-mac, il ne faut surtout pas y toucher, sinon tu n’auras jamais de poste de prof.

 

A la fin de l’entretien, il avait beaucoup ri, aux éclats même, en affirmant que personne ne me parlerait, que les professeurs ne m’aideraient pas. Aucun des membres du jury n’avait semblé trouver ça drôle.

Mon recours ne porte, bien-sûr, ni sur les remarques inconvenantes du directeur de l’école, ni sur son bras long, ni sur sa femme, ni sur son auto-nomination. Il faudrait une véritable enquête, un audit, un(e) journaliste. 

Mon recours porte sur le fait que Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson, a enfreint les règles de l’exercice avec les étudiants, que le président du jury avait pourtant clairement rappelées avant mon passage. Il a été responsable d’un mauvais minutage, a écourté mon temps de travail, ne m’a permis de voir que deux étudiants au lieu de trois et de mener à bien l’exercice de groupe comme prévu. Il est également intervenu - alors que cela n’est pas autorisé. Intervention dénigrante et humiliante devant le jury et les étudiants, cela va sans dire.

 

Le 8 août, j’ai porté plainte pour abus de pouvoir. 

Pas tant contre ce grand fonctionnaire, que par respect des institutions. Se taire, c'était respecter l'abus le pouvoir. 

Eh oui, c’est politique. Ne rien dire, ne rien faire m’aurait donné l’impression d’être complice et ça, ça n’a pas duré longtemps, mais c’était un sentiment des plus désagréables.

Lorsque j’ai écrit à la Ministre de la Culture, j’ai précisé la façon dont Jean-Pierre Simon avait enfreint les règles des concours édictées par son Ministère, mais j’ai aussi et surtout voulu attirer son attention sur la sous-représentation des femmes dans les écoles d’art. 

En effet, sur les six postes à pourvoir dans les écoles nationales en 2016 (voir Ministère de la Culture), aucune femme n’a été sélectionnée : Gallien Dejean à Cergy, Pierre Tillet à Dijon, Laurent Prexl à Nice, Yann Beauvais à Cergy, Julien Dubuisson à Nice, Jérôme Daniel Aich à Nancy.

 

Le 29 juillet, Claire Chérie, cheffe du service des ressources humaines m’a apporté un élément de réponse par écrit :  « La recherche de la parité dans la composition des jurys est une de nos priorités (....) Je tiens toutefois à vous préciser que la parité ne s’applique pas aux lauréats des concours. »  

 

Alors, à moins d’accuser les jurys, tous présidés par Jérome Dupin, de sexisme, de favoritisme, ou comme dans mon cas, d’abus de pouvoir, il semble vraiment que les femmes sont moins bonnes. 

En France, les femmes sont moins bonnes, ça doit être ça.

The Claim For Oppression

the claim

In March 2016, I was preselected for a teaching position  in painting also described as "performance painting installation" (Ministry of culture website)

The second part of the recruitment process was an interview and exercise with the students taking place at the Villa Arson in Nice. The jury was chaired by Jérôme Dupin, Ministry of Culture and comprised Jean-Pierre Simon, director  of the Villa Arson, Annie Chèvrefils-Desbiolles, Ministry of Culture, Sylvie Fanchon, artist and teacher, Nina Childress, artist and teacher and Vincent Labaume, artist and teacher. 

 

“Did not convince the jury” is what is written on the evaluation form. I did not convince them, not more than in Marseille a few months before. I was very disappointed, sure, but hey, they don’t want me, and that’s it.

 

I do not not, in any case, question the performance of the candidate who was actually selected for the job. He did manage to convince the jury he would be able “to teach painting with lectures, seminars, workshops and tutorial” as stated in the official text, when he does not paint, but does not take part in shows, and as far as I know, has no interest what-so-ever in this particular art form. 

I sincerely hope this is not de defamatory.  I did asl the artist if I was wrong about it and if he had any interest in painting, but he did not allow me to quote from our mail exchanges.

I must also add here, that when the list of the eligible candidates was issued, I had called the Ministry of Culture - and they did confirm that the job was still "to teach painting classes". You can imagine that with the reduced number of positions like these in the French National art schools, this particular job descripition was very carefully discussed and written...

 

What brought me to write to the Minister of Culture and, as she did not reply, to file a claim for oppression before the Administrative Court is that I was told to shut up about it. 

It probably has something to do with the fact that, were it for the French school system, I would, as a child, been led to believe that:

“A woman[a] should learn in quietness and full submission. I do not permit a woman to teach or to assume authority over a man; she must be quiet.” 1 Timothy 2:11-15

“Women should remain silent in the churches. They are not allowed to speak, but must be in submission, as the law says. If they want to inquire about something, they should ask their own husbands at home; for it is disgraceful for a woman to speak in the church.” 1 Corinthians 14-16

 

A legal counsel try and discourage me from filling any appeal, arguing that with only five witnesses, they could and probably would lie to keep their jobs, it was not worth fighting for. Many friends reminded me that whistleblowers don’t usually make it. And some artists warned me of the danger to do anything against M. Jean-Pierre Simon, director of the Villa Arson. He has a long arm and heavy hand, he nominated himself for the job while still at the Ministry of Culture, he managed to recruit his wife as a drawing teacher in the school he is running, he is a freemason... Their advice was clear: If you ever want to teach in an art school in France, don’t even think about doing anything against him. 

 

At the end of my interview for this position,  M. Jean-Pierre Simon actually  had a good laugh, which I must say was not shared by any other members of the jury. His joke was that nobody would talk to me in his school, that the teachers would not collaborate with me.

My appeal is not against his improper remarks nor against the way he works as a director of one of teh most important art scholl in France... This would require a real investigation, an audit, a journalist. 

My claim for oppression is an appeal based on the facts that he broke the rules of the recruiting interview, that were clearly stated by the chair of the jury before we started. He was responsible for the bad timing of the whole evaluation process, thus not allowing me to see the three students I was supposed to work with, as well as preventing me from completing the group exercise. He did intervene, when it was clearly stated that this was not allowed.

It goes without saying that his intervention was humiliating and denigrating and was done in front of the jury and the students...

 

This claim is not so much about the injustice I suffered from the high level civil servant, but because I was told I should shut up - and respect the abuse of power.

 suppose you could call it a political position.

Not saying anything would have given me the bad - very bad feeling - of being an accomplice. 

When I wrote to the Minister of Culture, I did of course, mention Jean-Pierre Simon’s infringement of the rules, but what I mostly wanted her to be aware of, was the consequent under -epresentation of women in art schools in France.

In 2016, six positions in national art schools were to be filled but none of them were awarded to women: Gallien Dejean à Cergy, Pierre Tillet à Dijon, Laurent Prexl à Nice, Yann Beauvais à Cergy, Julien Dubuisson à Nice, Jérôme Daniel Aich à Nancy.

 

On the 29th of July, Claire Chérie, head of human resources at the Ministry of Culture wrote to me : “Male-femal parity is a priority for us when constituting a jury (....) I nevertheless want to clarify with you that this does not apply to the candidates to the teaching position.”

 

Unless charing the juries - all chaired by Jérome Dupin - of sexism or, like in my case, of abuse of power, it does look like women are not as good as men, in France... 

In France, in art, women are not as good as men. I should just get on with it.

deschin
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